*Test réalisé à partir de la version PS4
- Visuellement très réussi
- L’univers anticipation immersif
- Les thèmes abordés
- Très nombreux embranchements et fins possibles
- OST de bonne facture
- Globalement se laisse jouer tranquillement
- Bonne durée de vie 10h (sans la rejoua)
- Jouer 3 persos différents
- Bonne rejouabilité
- Persos très stéréotypés
- Quelques longueurs
- QTE clés très abruptes ce qui frustre
- QTE pas tjrs en adéquation avec les mouvements du perso
- QTE aux conséquences punitives sans savoir pourquoi
- Au final histoire pas si originale
Après un Heavy Rain réussi et un Beyond two Souls décevant, difficile de savoir à quoi s’attendre avec ce nouvel opus du studio Quantic Dream, à savoir, Detroit: Become Human dont la sortie est prévue le 25/05/2018. Comme chaque production du studio, l’accent est mis sur l’aspect graphique du titre et notamment sur les animations faciales des différents protagonistes, ainsi que sur une narration mature et originale. Qu’en est-il vraiment ? David Cage a-t-il réussi à créer un univers captivant et des personnages dignes d’intérêt ?
LA PISTONNERIE DE DETROIT
Cette fois-ci, l’histoire prendra place en 2038 dans la ville de DETROIT, les androïdes sont là, en nombre, et sont les serviteurs parfaits de l’humanité. Cyberlife, société qui les crée et les met en service, a pensé à tout, à tel point que les androïdes sont partout, prêts à réaliser n’importe quelle tâche. Néanmoins leur omniprésence crée un contexte assez conflictuel puisqu’ils qu’ils piquent le travail des vrais humains, ce que certains ne supportent pas du tout. Des zones réservées aux androïdes sont donc créées, tout comme des endroits dédiés aux humains, bref rien à voir avec le monde d’aujourd’hui.
Globalement,DBH ne réinventera rien du genre et si vous avez déjà lu /vu des films qui traitent de ce sujet, vous trouverez le tout un peu conventionnel et guère original. Pour autant, on peut saluer les efforts fournis, car on visitera beaucoup de lieux différents et les nombreux rebondissements viendront rendre l’avancée scénaristique prenante et agréable. Le jeu nous proposera une expérience à travers 3 visions différentes, celles de 3 androïdes : Markus, l’homme à tout faire d’un vieillard aussi riche que proche de la fin ; Kara, femme à tout faire fraîchement acheté par un papa qui a l’air méchant ; et enfin Connor, négociateur des forces spéciales de la police avant tout, qui aura le mérite de proposer des scènes d’enquête plutôt sympas à jouer. On regrettera le choix de de ne pas avoir mis d’humain jouable, ce qui aurait pu être intéressant, ni d’avoir développé un peu plus de croisements / confrontations entre les personnages.
MA PASSION : LE TURING
Côté gameplay, on retrouve évidement un schéma bien connu. On incarne un perso dans une zone assez petite et bien délimitée puis, à force d’interactions ou non, la trame scénaristique avancera. Des objectifs apparaîtront, dans la plupart des cas on doit les remplir, mais ce n’est pas systématique. Il faut que le joueur comprenne que si il est indiqué « monte à l’étage en objectif » il peut très bien ne pas monter. Deux conséquences alors, soit le jeu l’a prévu et en effet cette sensation de liberté est sympa, soit le jeu ne l’a pas prévu et donc il devient dirigiste ce qui, vu la promesse du jeu, est un peu frustrant. Cet aspect n’étant pas majoritaire dans le jeu, le joueur se sentira assez libre et maître de ses actions. D’autant plus que le nombre d’interactions est vraiment important, permettant au joueur de se réjouir d’en avoir trouvé, comme d’en manquer sans s’en rendre compte. Tout ceci dans le but de diversifier les conséquences et ainsi renforcer le sentiment d’expérience unique.
À tout ceci, viendront s’ajouter de temps à autre les célèbres QTE (Quick Time Events) qui mettront un peu d’action et de suspens. Classiques et généralement bien faits, j’apporterai tout de même 2 nuances. La première c’est que parfois le choix des commandes à réaliser par le joueur ne semble pas vraiment en adéquation avec les mouvements du perso. La seconde, et la plus frustrante, concernecertains QTE extrêmement punitifs aux conséquences drastiques sur l’histoire, et malheureusement pas identifiés comme tels. En gros, si vous échouez, paf tant pis c’est comme ça… vous vous en apercevez quand il est trop tard. Sur ces QTE là, ne pas choisir la bonne action ou manquer d’appuyer sur une seule petite touche qu’on aura pas vu dans une suite d’une dizaine de QTE peut suffire à faire mourir un perso par exemple ! Un système de jauge avec un nombre de QTE réussies ou pas aurait pu être plus sympa que ce système frustrant digne des paragraphes les plus fourbes des livres dont « vous êtes le héros ».
Autre parti pris, à chaque fin de chapitre, vous sera montré un panneau résumant tous les embranchements possibles durant ce chapitre. Aussi intéressant qu’informatif, il permet de se rendre compte du travail des devs et aussi d’inviter le joueur à rejouer ces scènes. Néanmoins, on peut se poser la question de savoir si montrer tout ceci au joueur ne va pas lui enlever une expérience plus naturelle, plus naïve, plutôt que de se demander quels cheminements existent et à fouiller les recoins pour trouver des fins qu’il n’aurait pas trouvées par lui-même.
Enfin des points vous seront attribués à chaque fin de chapitre, ce qui vous permettra de débloquer des artworks, vidéos ou musiques. Pas indispensable, mais c’est toujours un plus si l’on apprécie le jeu.
IL EST FRAIS MON ANDROIDE !
Autant le dire, graphiquement le jeu est beau. Les environnements, l’ambiance, tout est travaillé et réalisé avec soin. Même si chaque scène se joue dans une zone, au final assez petite et limitée, ce que l’on y voit est plaisant. On n’est pas au niveau d’un Last of Us, mais franchement ça se défend plutôt bien. De plus, l’accent mis sur les animations faciales et le rendu des émotions des persos a encore progressé et le résultat en est parfois bluffant de réalisme.
L’OST est aussi de bonne qualité même si aucun thème ne nous restera vraiment en mémoire. Elle est accompagnatrice de votre histoire et elle le fait bien. Mention spéciale pour les doublages FR qui sont vraiment de bonne facture.
UN BON FILM
Personnellement, j’ai bien aimé Detroit, il fait oublier la déception de Beyond two Souls mais reste pour moi derrière Heavy Rain. J’ai trouvé les persos trop peu originaux, voire stéréotypés, et leurs péripéties pas forcément ouf.
Néanmoins, le jeu se laisse faire agréablement et même si l’on est frustré par les conséquences de certains QTE, on se laisse porter. Il faut dire que l’ambiance générale du titre est très bien travaillée et l’immersion est là. Toutefois avec du recul, je ne garde pas de scène marquante, je n’ai pas émotionnellement vibré de tristesse ou de joie, j’ai trouvé le jeu plaisant mais un peu plat. Malgré tout je le conseille sans hésiter aux fans du genre.