- Temps de lecture : 5 minutes
Accessibilité:
*Test réalisé à partir d'une version PC
- L'atmosphère des BD bien retranscrite
- Le système de mise en relation des indices
- Le scénario
- John Blacksad
- Pas grand-chose à envier à un Telltale game niveau gameplay
- Dizaine d’heure agréable
- BO de bonne qualité
- La rigidité du déplacement de Blacksad
- Quelques lourdeurs scénaristiques qui baissent le rythme
- Des timers dans les décisions trop présents
- Quelques bugs (baisse framerate, sélection d'objets)
Blacksad, bande dessinée de Juan Díaz Canales et Juanjo Guarnido, met en scène les aventures policières d’un chat détective, John Blacksad, dans un univers anthropomorphique et de polar noir. Ce jeu développé par Pendulo Studio, est une adaptation de la licence mais dispose d’un scénario qui lui est propre. Alors que propose cette réalisation vidéo ludique ?
CATCHAAAAT
Début des années 50, New York, Joe Dunn, propriétaire d’une salle de boxe, est retrouvé mort. Sa fille, Sonia, hérite de l’affaire et des problèmes qui y sont liés. D’autant plus que Robert Yale, le meilleur élément de cette salle, reste introuvable alors qu’une rencontre importante devait avoir lieu. C’est dans ce contexte pesant que Sonia décide de faire appel au détective John Blacksad afin de retrouver Robert et de faire la lumière sur la mort de son père.
Honnêtement, dès les premières heures de jeu on retrouve l’ambiance si caractéristique de la bande dessinée. L’intrigue reste haletante tout le long du jeu et les différents rebondissements sont plutôt accrocheurs. Les dialogues, les enquêtes, les personnages rencontrés, sont autant d’éléments qui sont plutôt bien travaillés. On pourra tout de même regretter une baisse de rythme dans le déroulé de l’aventure vers le milieu / fin, avec quelques allers-retours et résolutions de fausses pistes, bien qu’inhérents au genre. L’autre bémol revient au semblant de choix et conséquences qui, comme dans un Telltale, n’est que poudre aux yeux et ne crée pas véritablement de nouveaux embranchements. Pour autant, on aura plaisir à finir ce jeu assez fluide, notamment grâce à une agréable immersion dans un monde qui donne envie de découvrir d’autres tableaux et faire d’autres rencontres.
CAT'S EYES
Autant le dire de suite, d’un point de vue gameplay on se retrouve très proche d’un jeu Telltale Game. Des choix de dialogues, une exploration avec des éléments point & click, des QTE pour les phases d’action, tout est là.
Les dialogues sont bien écrits, mais ici on a pas toujours le temps de les apprécier, pourquoi ? Et bien parce que le plus souvent le choix de la réponse est soumis à un minuteur ce qui, je trouve, rend le choix frustrant et sans grande utilité. Certaines réponses pourront être considérées comme des choix impactant le ressenti des NPCs ou l’histoire. Bon encore une fois, comme dans un Telltale, on a du mal à vraiment voir ce que ça change.
L’exploration et les interactions point & click c’est basique, et pourtant ce n’est clairement pas le point fort du jeu. En effet, déplacer John Blacksad donne la sensation de bouger une statue, c’est lourd, lent et la caméra ne constitue pas toujours une aide. Bizarre de ne pas avoir rendu les déplacements plus fluides car, je le rappelle, John Blacksad est un chat… Le côté enquête est classique : on clique sur des objets en surbrillance et on lit, on trouve des indices etc. Rien de particulier à dire à part que sélectionner le bon objet peut s’avérer difficile surtout quand plusieurs éléments sont proches les uns des autres. Une fois tous les indices récoltés, il faudra les mettre en correspondance pour interpréter et analyser les faits comme il se doit. Pour cela, il existe un tableau qui récapitule l’ensemble des indices, on doit en associer certains afin d’arriver à des conclusions et déductions qui mis à la suite d’autres déductions et conclusions nous amèneront à une résolution. Ces scènes sont sympas et permettent de mettre le joueur en mode détective et de lui donner l’impression que son cerveau est capable de raisonnement, ce qui est toujours une bonne chose.
Pour les QTE, c’est du classique. Ils sont plutôt bien intégrés et en cohérence avec la situation jouée devant nos yeux. Seul point critique : le fait d’en rater certains provoque un game over (sans qu’on en soit prévenu bien sûr !), et il faudra se retaper toutes les scènes de dialogues ou autres QTE pour revenir au même point. Dans la plupart des cas, cela reste gérable et normal mais pour parfois c’est un peu trop lourd.
Blacksad: Under the Skin
TOUT LE MONDE VEUT DEVENIR UN CAT
D’un point de vue graphique, Blacksad : under the skin est plutôt agréable. Le côté cell shading reste un bon choix graphique pour ce genre de jeu. Les animations faciales sont de bonne qualité ce qui rajoute un côté immersif lors des interrogatoires. Au niveau des décors, les environnements sont assez jolis et retranscrivent très bien l’ambiance des BD. Petit bémol tout de même, comme bien évidemment l’histoire se passe toujours dans la même ville, les décors ne sont pas hyper nombreux, bien qu’il y ait différents quartiers,
Pour le son, l’OST est de bonne qualité et amène un thème jazzy qui accompagne très bien le genre polar. Il y a également quelques mélodies au piano d’un bel effet qui vous caresseront les poils agréablement. Les doublages sont également de bon niveau, y compris le doublage français qui est loin d’être en reste, quant aux dialogues des enquêtes, ils sont assez prenants.
CATISFACTION
Étant assez fan des BD, c’est tout naturellement que j’ai acheté ce jeu. Agréablement surpris par l’atmosphère qui retranscrit bien l’esprit des BD (peut-être pas le premier qui était bien sombre), et aussi par l’histoire qui est plutôt intéressante, je me suis bien amusé à jouer John Blacksad et à investiguer. Le contrôle un peu lourd et une baisse de rythme dans le milieu du jeu ne m’ont pas dérangé plus que ça. Le système d’enquête et de mise en relation des indices est sympa, et franchement si vous avez aimé les BD et les jeux Telltales, il n’y pas de raison de ne pas tenter l’aventure.