

Accessibilité:
*test réalisé à partir d'une version PC
*test réalisé à partir d'une version PC
- La direction artistique dans son ensemble
- L'OST
- Scénar bien mis en scène bien que classique
- De bonnes idées de mécaniques de gameplay
- Décors et thématiques diverses
- Perspective et caméra
- Des soucis de lisibilité
- Die & retry pas à propos
- Des problèmes de grab
- Gestion de sauts approximative
- Une fin convenue et expédiée malgré tout
- Un aspect émotionnel un peu trop forcé
Développé par le studio espagnol (ou catalan) Piccolo Studio, Arise: A Simple Story est un jeu sans prétention, mêlant plate-forme et réflexion, dans un contexte un peu tristounet. Curieux de voir ce qu’un studio avec un nom pareil peut donner, et aussi parce qu’un petit jeu chill ne fait pas de mal de temps à autre, je me suis lancé dans cette aventure. Ai-je bien fait ?
Senteur Sapin
Le jeu commence par une scène assez dramatique. On observe un vieux papy, qui de loin pourrait être confondu avec le père Noël, allongé sur des bûches de bois et entouré de PNJ aux accoutrements sobres, dans un décor froid et neigeux. Une torche s’approche et met le feu aux bûches. On comprend alors que le vieux est mort et qu’il s’agit d’une cérémonie funéraire. Son âme s’échappe et nous la suivons. Après un écran de chargement, on retrouve le papy, qui cette fois bouge, se relève et, tout comme nous, se demande ce qu’il fait là. Très vite, on prend conscience que l’on va jouer son esprit. Après quelques pas, il se rend compte qu’il possède une capacité spéciale, aussi étrange que pratique, celle de faire avancer le temps.
Sans trop en dire car l’intérêt du jeu réside surtout dans son histoire et sa découverte, le jeu va nous demander de revivre des moments marquants de la vie de ce protagoniste, ses rencontres, ses peines et ses souffrances, et ainsi tenter de nous émouvoir. Les personnages ne parlent pas, seuls des mini cut scènes ou des modélisations de statues nous dévoileront le scénar petit à petit. Globalement, même si les séquences dramatiques paraissent un peu forcées pour faire pleurer et largement déjà-vu, l’intrigue et l’histoire se laissent suivre tranquillement.
à gauche, à droite
Le jeu est découpé en chapitres qui correspondent chacun à une zone thématique particulière, le plus souvent avec un mécanisme de gameplay qui lui est propre et qu’il faudra parvenir à maîtriser pour finir le level en question. Le jeu n’est pas très long (moins de 5h), mais au moins chaque zone se différencie bien l’une de l’autre. A titre d’exemple, dans la première zone on peut, par simple inclinaison du joystick droit, faire passer le temps très rapidement. Cela revient à passer de l’hiver à l’été et permet de faire fondre la glace pour débloquer un passage, ou à contrario de faire apparaître des blocs enneigés pour nous aider à traverser. On passera donc beaucoup de temps à incliner le stick de gauche à droite pour trouver la bonne solution. L’idée est simple sur le papier, mais plutôt bien utilisée. Et même plus, je trouve que le studio a su renouveler cette mécanique tout au long du jeu de manière intelligente. Exemple dans un autre level, l’inclinaison du joystick permet de jouer sur l’orientation de tournesols sur lesquels nous pourrons marcher, dans un autre d’arrêter le temps et donc la chute d’un objet qui pourra alors nous servir de plateforme. Bref, jamais une mécanique compliquée mais toujours bien mise en œuvre.
Pour autant, le jeu n’est pas dénué de défauts. Même si Arise se veut être un p’tit jeu de balade tranquillou, certains passages peuvent apparaître plus embêtants que d’autres, la faute à des séquences vraiment peu lisibles. Par exemple, non loin de la fin, on doit suivre une boule qui fait de la lumière sur un chemin dans le noir, bon ben on tombe souvent dans les trous, car le déplacement de la caméra ne suit pas toujours, et même si les mouvements de la lueur sont liés aux inclinaisons de notre stick, la séquence n’est pas très intuitive. Il y a aussi quelques passages avec des sauts qui souffrent d’une perspective pas très claire qui nous fera sauter dans le vide, comme sur les premiers jeux 3D de la play. D’autres fois, ce sont des grabs qui ne se font pas correctement, ou bien une réception de saut un peu haute qui brisera le reste des rotules de notre papy. Bref, des petits couacs qui nous font sortir de l’immersion et qui laissent cette impression que le studio n’a pas assumé ne sortir qu’un jeu balade et qu’il leur fallait ajouter quelque chose pour faire gameplay. Ce qui est dommage car un mini sentiment de die & retry apparaît, brisant ainsi l’immersion et surtout la dramaturgie que le scénar essaie de mettre en place.
Enfin, pour ajouter un peu d’exploration, des petites lueurs bleutées sont disséminées pour être récupérées. Ce sont les collectibles du jeu mais aussi des souvenirs à débloquer. Sorte de scènes de vie qui, par le biais d’un croquis, nous en apprennent un poil plus sur le lore. Un dernier mot sur le mode coop local qui permet à un second joueur de jouer les joysticks et donc de déblayer le chemin pour son partenaire. Pas fulgurant mais ça peut être un plus.

Simple Man
Niveau direction artistique, je dirai qu’Arise s’en tire bien. C’est à la fois sobre mais efficace. Les palettes de couleurs choisies sont pertinentes et harmonieuses et certains panorama et environnements sont vraiment agréables. On est presque sur un low poly mais tout de même un peu plus détaillé, sauf pour les personnages. Les effets de lumières sont aussi plutôt bien aménagés et participent vraiment à mettre une ambiance singulière dans chacun des lieux que l’on traverse. Les animations du perso principal sont basiques mais fonctionnelles.
Niveau OST, le thème principal est joli et reste en tête un petit moment même après le jeu fini. Dans son ensemble, elle est agréable même si peu diversifiée. Tout comme les graph, les mélodies sont bien choisies et sont en cohérence avec les émotions que le jeu essaie de transmettre à l’instant T. Les effets sonores sont eux aussi efficaces, pas grand-chose à signaler de ce côté.
de bonnes fondations
Honnêtement, même si j’ai trouvé l’histoire globale sympatoche, je dois avouer que le côté émotionnel pour moi n’a pas pris du tout. D’abord parce que c’était du déjà-vu, et aussi parce que les problèmes de lisibilité, de grab, et ce côté die & retry qui s’est instauré m’ont sorti du jeu. Au final je n’ai pas bien compris ce que le jeu voulait être, et ce malgré une conclusion et un message qui au final sont très convenus et classiques. J’ai eu plaisir à découvrir les environnements et les mécaniques mais le tout était souvent trop long, trop pénible et trop peu clair pour que j’éprouve un attachement réel au jeu et au personnage. Je le recommande tout de même en promo (car un peu cher sinon pour ce qu’il est) et j’espère que votre aventure sera plus fluide pour vous permettre d’apprécier ce jeu qui a tout de même de bonnes intentions.