- Temps de lecture : 6 minutes
*Test réalisé à partir d'une version PC
- La direction artistique
- La BO, quand on l'entend...
- Le sentiment de solitude
- L'exploration libre
- Quelques landmark réussis
- Quelques PNJ/ quêtes réussis
- Ça ram sévère, du popping, des bugs de son
- Scénario et intrigues sans intérêt
- Narration lourde
- Beaucoup de quêtes inintéressantes
- Le sprint qui ne sert à rien
- La conduite de l'aérocycle
- Des rewards cosmétiques et pas vraiment gratifiantes
- Camera pas ouf
- Monde trop vide
Sable est un jeu indépendant, développé par le studio Shedworks. Ce titre est axé sur l’exploration et la contemplation dans un univers post apo dominé par le sable. Avec une direction artistique pour le moins originale et accrocheuse, Sable avait tout pour être alléchant et obtenir le badge de p’tite perle indé. Qu’en est-il vraiment ?
BAS LES MASQUES !
Sable nous plonge dans une aventure qui correspond à un rite d’initiation de notre héroïne : Sable (et ouais d’où le nom du soft malin hein !). Chez le peuple nomade des Ibexii, la coutume est qu’arrivé un certain âge, le passage à l’âge adulte se fait par le choix de son rôle dans la vie. Pour cela, une épreuve solitaire est demandée : découvrir le monde, l’explorer à l’aide de son aérocycle (sorte de module star wars qui sert de moyen de locomotion), tenter de comprendre les mystères qui nous entourent et, surtout, récupérer et choisir un masque qui illustrera notre choix de vie.
Voilà, ça vaut ce que ça vaut, mais bon pourquoi pas, au moins le pitch de départ est un bon prétexte pour laisser place à l’exploration. Il faut savoir qu’une fois que l’on possède un masque, on a la possibilité de revenir à notre campement de départ, de réaliser la cérémonie et donc de déclencher la fin du jeu. Si on veut tout compléter, il faudra donc le faire avant. Du coup, la durée de vie du titre oscillera entre 7h et pas loin d’une vingtaine si vous voulez tout collecter. Pas de fins différentes en fonction du masque choisi pour info.
BONNE NUIT LES PETITS
De prime abord on pourrait croire que Sable va proposer le même gameplay que Journey ou Abzû, mais il n’en est rien. En effet, il va plus s’agir d’une expérience à la Zelda Breath of the Wild avec une jauge d’endurance limitant l’escalade et le sprint, des quêtes données par des NPCs, une boussole, un journal de quêtes, bref un jeu d’aventure dans les grandes lignes.
La difficulté du titre sera donc de savoir comment se rendre à tel endroit, et comment l’escalader pour atteindre son sommet. Heureusement, on débloquera tôt dans le jeu la capacité de planer ce qui nous sera bien utile. On se confrontera à beaucoup de verticalité et de réflexion pour atteindre notre objectif avec une récompense finale pour le moins dérisoire. En effet, la plupart sont de simples cosmétiques pour votre tenue ou votre aérocycle. Pas de compétence, pas de stats car pas d’éléments RPG dans le jeu, juste du cosmétique. Certains seront ravis, moi je me suis souvent dit « tout ça pour ça ». Par ailleurs quelques bugs de caméra et de collision, surtout au sommet des plates-formes, viendront perturber votre cession d’alpinisme. À noter qu’en trouvant des œufs de Zami, et en les échangeant à une dame vous pourrez augmenter votre jauge d’endurance.
Vous pouvez décider de partir à l’aventure en toute liberté, ou de suivre les quêtes qui vous feront passer d’une région à une autre en vous « guidant » un peu vers les coins à ne pas manquer. Ces quêtes sont d’ailleurs rarement intéressantes (ramasser des cristaux, des scarabées, des crottes de scarabées…), mais il arrive qu’un NPC sorte du lot. Néanmoins des lieux sont vraiment sympas et imposants, on les découvre avec plaisir mais vu le peu d’activités qu’ils contiennent, on se retrouve face à une incompréhension de design. Au final, ce que j’ai préféré, c’est trouver les cartographes, toujours planqués au sommet d’une tour, qui, en échange d’argent, vous donneront une carte de la région. Il est d’ailleurs possible de mettre des repères personnalisés pour marquer des endroits que l’on juge intéressants. Notez que l’argent vous servira aussi à acheter des insignes, des pièces pour votre bolide ou autre. Gagner de l’argent, se fait en ramassant de la ferraille et en la revendant à un NPC particulier.
Par ailleurs, la narration est aussi un aspect important du jeu, ici pas de doublages, juste des boîtes de dialogues. Cela concerne tous les personnages, y compris notre héroïne qui décrit ses sensations et pensées à la première personne. Un peu bizarre, car en voulant créer un partage avec le joueur de cette manière, une distance s’instaure malgré tout, et il ne sera donc pas facile de s’identifier à Sable. De plus, je n’ai pas trouvé l’écriture incroyable : les dialogues sont souvent longs, voire lourds.
À force de compléter les quêtes vous gagnerez des insignes et quand vous en aurez 3 identiques, vous pourrez récupérer un masque. Votre objectif sera donc de choisir quels insignes vous voulez récupérer pour quel masque et ainsi déterminer votre choix de vie.
Sable
SEUL SUR LE SABLE...
La patte artistique de Sable est bien évidemment ce qui attire l’œil en premier, et c’est bien normal vu que ce type de graphisme n’est pas fréquent. Allusion à l’art des bandes dessinées de Moebius, son utilisation renforce un sentiment de fraîcheur, de découverte. Les traits marqués, les couleurs vives et chaudes, des constructions parfois vertigineuses sont autant d’éléments qui fonctionnent ici et participent à donner à Sable un côté osé et épuré à la fois. Pour autant, certaines régions et lieux pourront paraître bien moins travaillés qu’au début. Par exemple, des intérieurs de grottes semblent avoir été colorés de gris avec un minimum syndical de graphisme pour en illustrer les perspectives. Si ce n’est pas le seul jeu à souffrir de cela, avec ce choix graphique cela saute encore plus aux yeux.
D’un point de vue sonore, l’OST apparaît comme agréable. Au début du jeu, l’esprit nomade est parfaitement retranscrit par les mélodies qui se jouent, tout comme les sentiments de liberté et de solitude. Pour autant, j’ai souvent eu de longues séquences où il n’y avait pas de musique qui se jouait, bug ou pas, toujours est-il que cela donnait un côté austère laissant peu de place aux émotions. De plus, j’ai été confronté à plusieurs bugs de son (saccade, son en boucle).
SABLE MOUVANT
J’étais enthousiaste en lançant ce jeu, je me suis dit cool un jeu relax, contemplatif, tranquille quoi. Et c’est vrai que Sable l’est, mais avec tous ses bugs, son optimisation ratée, son manque de gratification, sa narration lourde, toutes ses quêtes inintéressantes et j’en passe… je me suis dit quel gâchis. Peut-être que certains n’auront pas cet avis, et tant mieux d’ailleurs, mais je n’ai pas réussi à ressentir quelconque émotion en faisant ce jeu. Une fois la fraîcheur de la découverte passée, ça a été la descente vers l’ennui. Je suis persuadé qu’il ne manque pas grand-chose à Sable pour être un bon jeu mais en l’état je ne peux le recommander qu’en promo et que si vous savez bien vers quoi vous vous lancez.