- Temps de lecture : 6 minutes
*Test réalisé à partir d'une version PC
- La direction artistique
- La BO
- Le thème de la Mort sur un lit de douceur
- Très bonne durée de vie (30aine d'heures voire plus pour le 100%)
- Effort fait pour briser une monotonie de gameplay
- La gestion / évolution du bateau
- Esprits pas tous attachants / intéressants
- Boucle de gameplay qui peut lasser
- Capacité d’exploration très classique
Développé par le studio Thunder Lotus Game, Spiritfarer est un jeu chill mêlant des aspects narratifs et de gestion dans un monde coloré. Mignon au premier abord, Spiritfarer va nous embarquer dans une aventure plus riche et émotionnelle qu’il n’y paraît.
Charon Stone
En effet, on va jouer le rôle d’une passeuse d’âmes nommée Stella. Encore novice, mais non moins déterminée, elle va devoir trouver des âmes qui s’accrochent encore à leur passé en vue de les apaiser pour qu’elles acceptent leur sort afin de trouver la paix et d’accepter de rejoindre le Royaume des Morts. L’originalité et la maturité du propos viennent contraster l’aspect coloré et joyeux du soft. Le but ? Essayer de faire ressentir des émotions qui, pour une fois, ne vont pas vouloir faire pleurer de tristesse, mais plutôt donner un aspect de bienveillance et de soulagement face à la mort.
Du coup, chaque âme susceptible d’être aidée par Stella aura sa propre histoire, laissant deviner au fur et à mesure des quêtes sa personnalité, ses tiraillements jusqu’à en connaître le dénouement. Bien évidemment, certains scénarios vous toucheront plus que d’autres, en fonction du personnage. Personnellement, toutes les histoires proposées m’ont plus, et j’ai même trouvé certains persos attachants, ce qui a bien sûr renforcé mon immersion. À noter que dans ce jeu, personne ne parle et que seules des boîtes de dialogues, émoticônes et quelques onomatopées serviront de communication.
Stell-a-rtois de jouer !
Pour mener à bien sa destinée, Stella devra accomplir bien des choses. L’une d’elle est d’explorer le monde et les îles qui le composent à la recherche d’esprits qui ont besoin de son aide. Pour ce faire, rien de plus simple, Stella possède une carte de navigation. On clique où l’on souhaite se rendre et pof le bateau se met en route. Tout n’est pas explorable d’emblée, il faudra avancer dans le scénario et améliorer son bateau pour pouvoir naviguer partout. Une fois le pied à terre, on se balade donc à la recherche d’une âme. Des fois on la trouve vite, d’autres fois il faut fouiller un peu plus, le tout étant de la convaincre de rejoindre le navire. Globalement l’exploration est assez simple car les zones ne sont jamais très grandes. Pour autant, il y a toujours quelque chose à farfouiller, des secrets à trouver et des allers et retours à faire car Stella ne disposera pas de toutes les capacités d’exploration au départ, il faudra les débloquer en découvrant d’autres régions ou en remplissant des quêtes. Bref, on pourra malgré tout discuter avec plein de gens, trouver des ressources ou tout simplement flâner.
De retour sur notre bon vieux rafiot, l’esprit ramené dévoile sa véritable forme et là, le côté gestion commence. D’abord, il faudra construire une cabine pour l’invité et la disposer sur le navire. Au début cela est facile mais au fur et à mesure que le nombre et le type de constructions augmentent, il faudra faire preuve de réflexion pour que tout soit accessible et puisse tenir sur le bateau. Ensuite pour que l’âme nous raconte un peu sa vie, et donc que sa quête avance, il faudra répondre à ses demandes. Pour la contenter, on pourra lui cuisiner des petits plats, lui faire des câlins, lui offrir des cadeaux… bref, tout un tas d’attentions qui sauront vous occuper.
Voilà en gros la boucle de gameplay qu’il faudra respecter pour chacun des esprits. On peut trouver ceci un peu redondant à la longue, j’imagine que cela dépend de si on est pris dans le jeu ou pas. Pour ma part, cela ne m’a pas gêné. D’autant plus que les devs ont fait des efforts pour dynamiser un peu cette boucle en proposant des « mini-gameplay » différents pour certaines activités (pêche, tempête, récolte, craft, etc.). Bon c’est toujours simple, mais ça a le mérite d’exister. Et comme au fil de l’aventure les demandes des esprits seront de plus en plus compliquées, et qu’en plus ils peuvent être plusieurs, on aura toujours de quoi s’occuper.
En outre, sachez que le tout est savamment designé. Chaque chose que Stella fait a un but, chaque ressource récoltée également, rien n’est inutile et tout sert. À force de remplir des quêtes, on pourra améliorer le bateau, naviguer plus loin, traverser du brouillard ou briser la glace, offrir plus de confort aux passagers et diversifier le type de constructions donc aider d’autres esprits etc.
Point non négligeable : sachez qu’il est tout à fait possible de vivre cette aventure à 2 et de jouer en coop locale. En effet, le second joueur contrôlera alors le chat de Stella, charmante boule de poils, qui pourra faire tout comme sa maîtresse, à l’exception du déclenchement des dialogues avec les PNJs.
Spiritfarer
Obole masquée
Niveau graphisme, Spiritfarer propose des environnements colorés et fait un effort pour diversifier les différents décors visités. On se déplace sur un plan 2D avec des éléments et persos en 3D, le tout rappelant le style bande dessinée. Chaque île a une ambiance qui lui est propre. Ça ne fourmille pas de détails et d’animations non plus mais le tout est agréable, et suffit à donner un côté vivant. Le character design est assez cool et les esprits qui peupleront votre bateau ont tous leur personnalité et leur particularité. Bref, explorer et vivre sur le bateau sera fort sympathique. Je rajoute également que beaucoup d’actions de Stella se manifestent par des animations bien trouvées et rigolotes qui contribuent à donner du charme au jeu.
Côté son, la BO est vraiment de très bonne qualité avec des thèmes bien choisis. Assez variée, cette BO saura vous faire passer pas tout un tas d’émotions. Des thèmes de fanfare en passant par des musiques plus douces, de la joie à la tristesse, bref chaque mélodie est en cohérence complète avec le moment et le lieu que l’on visite et c’est un vrai régal de réécouter l’OST après avoir fini ce jeu.
Spirit Farewell
Honnêtement, j’ai été très agréablement surpris par Spiritfarer. En achetant ce jeu je ne savais pas trop où j’allais mettre les pieds, mais la direction artistique a tout de suite fait mouche. Puis le fait de jouer une passeuse d’âmes m’a conquis, car traiter de la mort tout en se disant qu’au final on va aider certains esprits à trouver la paix et être content de ça lors des au revoir est un sentiment bizarre mais que le jeu a su bien amener. Alors oui bien sûr niveau gameplay c’est assez minimaliste, mais les histoires sont sympas, le côté gestion également, et on a toujours quelque chose à faire (même si un peu toujours les mêmes missions). Bref, je recommande ce jeu sans problème et je salue le travail de Thunder Lotus Game.
A noter que depuis que j’ai fait le jeu, une édition farewell a vu le jour. Celle-ci prolonge la durée de vie du jeu de base en ajoutant gratuitement d’autres esprits à s’occuper. En plus d’un travail de qualité, le suivi est présent et dénote de la passion et de l’amour que les devs ont pour ce jeu.