- Temps de lecture : 5 minutes
Accessibilité:
*Test réalisé à partir de la version PC
- La direction artistique
- LA BO
- Les cuts scenes
- Chaque zone est vraiment différente
- Une fable avec plusieurs niveaux d'interprétation
- Mélancolique, charmant, émotionnel
- Level design et gameplay simples mais pas simplistes
- Entre 4h et 5h de jeu (pour 17 euros)
- Manque d'originalité dans les capacités débloquées
- Quelques imprécisions dans les sauts
Développé par le studio indépendant espagnol Nomada Studio, GRIS est un jeu contemplatif, narratif, dans un environnement 2D. Malgré une bande annonce qui a attiré mon attention par une direction artistique qui avait l’air folle, est-ce que ce jeu a des arguments pour se démarquer des autres du même genre, dont la prolifération n’est pas toujours gage de qualité ?
GRIS ANATOMY
Comme à chaque fois pour ce genre de jeu, parler du scénario est un peu compliqué car son intérêt principal réside dans sa découverte. Pour ne pas spoiler je vais donc être assez succinct. On incarne une jeune fille, Gris, qui, un beau jour, se réveille et va essayer de chanter. Mais aujourd’hui est un mauvais jour, car elle ne va pas y arriver. C’est alors que la main de la statue dans laquelle elle se trouve va subitement se décomposer, se casser. Gris va tomber et va se retrouver dans un monde morne, dénué de couleur et austère.
Un peu comme dans un Journey ou autre jeu du genre, il n’y pas de narration explicite, la compréhension du pourquoi du comment se fera par petites touches, en découvrant de-ci de-là les environnements et certains dessins. L’explication se révélant à la fin du jeu. Celle-ci étant d’ailleurs de bonne qualité, et au final on sera content d’avoir été au bout. Il y a même un message plutôt intéressant que chacun est libre d’interpréter comme il l’entend sans que cela ne se veuille trop élitiste, en bref un côté du jeu réussi.
She's a rainbow
Côté graphique, on se retrouve face à un jeu où la direction artistique prend le pas sur la technique pure. Le jeu est coloré, agréable et vraiment cette DA fait mouche. Chaque zone à explorer correspond à une thématique environnementale associée à une couleur donnée. Par exemple, une contrée venteuse, aura comme ton principale le rougeâtre, une zone aquatique sera bleue etc. Pas novateur dans l’idée mais efficacement réalisé et rendu, ce qui accentuera l’idée d’un voyage.
Par ailleurs, les mouvements du personnage, ses capacités, ou encore sa modélisation lors des différentes cut scenes, rendent le perso attachant et renforcent l’idée que Gris n’est pas un jeu comme les autres.
Pour la bande son, que dire à part qu’elle est juste magnifique. Elle participe pleinement à l’immersion tout en étant chargée d’émotions. Des phases de gameplay sont d’ailleurs construites pour faire honneur au son. L’OST fait passer de la mélancolie, à l’onirique, un travail incroyable et je dois avouer qu’écouter l’OST même a part du jeu continue de me donner des émotions.
Gris
GLOBE TROTTER
Comme d’habitude dans ce genre de jeu, il ne faut pas s’attendre à un gameplay très étoffé. Néanmoins, Gris essaye de proposer quelques interactions de manière à ne pas tomber dans le simple jeu de balade. La première chose à faire sera de récupérer des globes lumineux. Leur obtention a un double avantage : l’un de débloquer votre avancement dans l’histoire en permettant l’accès à de nouvelles régions à explorer; la seconde de faire gagner des capacités à Gris (double saut, nage, changer sa cape en forme solide capable de briser la roche, etc.). Ce n’est pas un metroidvania, mais disons qu’à chaque zone correspond une capacité qui vous permettra de venir à bout des puzzles environnementaux qui bloqueront votre avancée. Ces énigmes sont un mélange de plate-forme et de réflexion mais à la résolution simple.
Pour autant, le level design et l’agencement de la solution ne sont pas simplistes, ce qui permet d’avancer sans se prendre la tête tout en se disant que c’est plutôt bien fichu. Sans trop en dire je peux citer par exemple qu’à des moments on doit jouer avec la lumière alors que l’on est plongé dans le noir, où alors que l’on va se retrouver au plafond etc…
SANS VOIX
Personnellement, j’ai succombé au charme de Gris. Sa direction artistique atypique et envoûtante m’a vraiment plu. Accompagné de mélodies captivantes et sources d’émotions, j’ai pris un réel plaisir à parcourir l’univers proposé. Un gameplay simple, avec des phases bien rythmées et originales, une durée de vie non étirée et un thème intéressant abordé avec poésie. Bref, autant d’arguments qui font que je ne peux que vous le recommander chaudement.
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