*Test réalisé à partir de la version PC
- Pédagogique, drôle et poignant
- Le thème abordé
- La réalisation artistique
- La bande son
- Les perso attachants
- Walt
- UPlay obligatoire
- Process d'énigme un peu répétitif
- Où est passé Georges le pilote?
Profitant de l’année de commémoration du centenaire de la première guerre mondiale, Ubisoft Montpellier propose d’essayer son dernier titre : Soldats Inconnus : Mémoires de la Grande Guerre (SIMGG). Inspiré par des lettres de soldats et de leurs familles, et soutenu par la Mission du Centenaire, ce jeu nous proposera de revivre quelques-uns des événements les plus marquants de cette guerre à travers l’histoire de 4 personnages. Développé grâce à leur moteur UbiArt, Ubisoft tente le pari de faire un jeu de réflexion mêlant artistique et émotion avec la première guerre mondiale en toile de fond.
LA GUERRE C'EST MOCHE
Au cours de cette aventure, nous incarnerons à tour de rôle 4 personnages, Emile le Français, Freddie l’Américain, Karl l’allemand et Anna la belge. Leur histoire et dénouement seront bien évidemment liés. Nous serons accompagnés de Walt, un chien infirmier allemand aussi bien indispensable qu’attachant. Chacun de ces personnages sera impacté par la guerre, de différentes manières, et tentera d’aider et de survivre comme il peut. Durant leur voyage, le joueur se documentera sur la vie pendant la guerre, les avancées technologiques, le fonctionnement des tranchées…
La narration est très bien mise en scène et la voix off (en FR) qui permet de situer le contexte de la scène que l’on va jouer est vraiment bien choisie. Le scénario en lui-même n’est pas incroyable mais il est efficace, intéressant et nous donne envie de savoir comment tout cela va se terminer.
UBI ART UNG
Graphiquement le jeu propose un style bande dessinée d’un très bel effet et qu’il essaie de mettre en valeur le plus possible. En effet, dans SIMMG, pas de dialogue, les NPCs (perso non jouables) communiquent par des bulles à l’intérieur desquelles l’image de ce que l’on doit faire apparaît. Pas de véritables voix, mais plus des sons à l’intonation caricaturale pour expliciter la nationalité des interlocuteurs. Les animations sont mignonnes et rappellent une bande dessinée animée. Le character design et lui aussi très sympa, parfois caricatural et un peu grossier mais toujours dans le bon ton. Les environnements sont assez jolis et certains sont vraiment bien travaillés comme la ville de Reims avec sa cathédrale et sa statue de Jeanne d’Arc par exemple.
Coté son, les bruitages et effets sonores sont de très bonnes qualités. Les musiques quant à elles sont très agréables et certains morceaux au piano sont aussi bien captivants que touchants. On passe du comique au tragique sans vraiment s’en rendre compte car l’ensemble est vraiment bien travaillé et cohérent.
BAÏONNETTE
SIMGG propose un gameplay simple et facile d’accès. Le joueur évoluera dans un univers en 2D, ou chaque « niveau » sera accessible après avoir résolu quelques énigmes. Il reprend un peu les bases d’un point & click mais reste plus un p’tit jeu d’énigmes sympatoches et pas bien difficiles, bien que certaines demandent un peu de timing. On regrettera que certaines énigmes soient un peu les mêmes d’une scène à une autre, ce n’est pas le cas en majorité rassurez-vous, mais on sent que les dev ont eu un peu de mal à trouver des idées au fur et à mesure que l’on avance dans le jeu. Par contre, ils ont essayé de diversifier un peu le gameplay proposé. Ainsi, certaines phases seront plus orientées esquive d’obus, d’autres infiltration derrière des buissons ou encore conduite de véhicule à l’ancienne qui doit éviter des obstacles. Ces phases sont les bienvenues et participent à garder le joueur concentré.
Nous prendrons le contrôle de chaque personnage selon les besoins scénaristiques, et nous parcourrons l’Est de la France et revivrons certains passages mémorables comme le chemin des dames, la bataille du Fort Douaumont, la mobilisation des taxis de la Marne… Chaque perso a sa compétence propre : le chien peut aller chercher des objets sans se faire remarquer par les gardes, ou se faufiler dans des endroits étriqués, on ne peut le contrôler directement mais nous pouvons lui donner des ordres en maintenant la touche L1 appuyée, puis en appuyant sur la touche correspondant à l’action que l’on souhaite. Anna l’infirmière soigne les gens par l’intermédiaire d’un jeu de rythme où il faudra appuyer sur les touches au bon moment. Freddie défonce les barbelés grâce à une pince (l’ancêtre des GiJoe). Emile se servira de sa pelle pour creuser des passages dans la terre meuble et Karl, lui, aime bien les uniformes.
Par ailleurs dans chaque niveau se sont glissés des objets à récupérer, qui permettent de débloquer d’autres informations sur la vie durant la guerre. Une sorte de mini challenge au fan du jeu qui souhaiterait le refaire.
Enfin, sachez que le jeu est découpé en 4 chapitres et qu’il faut environ 7h pour le terminer. Il existe aussi un mode de difficulté « Vétéran » qui enlève les indices à l’écran et atténue la visibilité des éléments interactifs.
C'EST PAS MA GUERRE
SIMGG est un jeu à faire, pour sa réalisation, son fun mais surtout pour son message. Il rend hommage et fait un devoir de mémoire aux personnes qui ont vécu cette tragédie, d’une manière à la fois mignonnette et sérieuse. Certaines scènes sont mémorables et rien que le chapitre 4 mérite à lui seul que l’on fasse le jeu tellement il résume bien ce que pouvait être cette boucherie de guerre.
N’oublions jamais toutes ces vies, d’ici ou d’ailleurs, qui sont tombées durant ces années et n’oublions pas non plus que nous devons beaucoup à ces soldats inconnus.