*Test réalisé à partir de la version PS4
- Un concept original et mémorable
- Un univers enchanteur (une fois que j'ai peint partout)
- Les génies et leurs animations
- L’OST
- Bonne mise en scène
- Bon rythme scénaristique
- Durée de vie appropriée au jeu (environ 6-7h)
- Jeu d'ombre et de lumière scénaristique, psychologique et un peu écolo ^^
- Boucle de gameplay simpliste
- On aurait aimé plus de diversité / customisation dans les dessins possibles
- Quelques baisses de framerate (PS4 fat)
- L’utilisation du contrôleur de mouvement peut s’avérer frustrante
- Expérience peut-être un peu courte et redondante pour certains vu le prix (30e)
Développé par Pixelopus, et sorti le 09/10/2019 exclusivement sur PS4, Concrete Genie est un jeu d’aventure réflexion à la troisième personne. L’originalité de ce titre vient de son gameplay qui vous permettra de dessiner des monstres sur des murs, ainsi ils prendront vie et vous aideront à sauver non pas le monde mais une ville, et c’est déjà pas mal.
JE SUIS TON MEILLEUR AMI
L’histoire prend place dans la ville portuaire de Denska, on retrouve Ash, jeune ado, qui revient dans cette ville de temps à autre pour dessiner et se rappeler qu’elle n’a pas toujours été couverte de pollution et de noirceur. Comme tous les artistes, il est souvent seul et laisse son imagination occuper ses pensées et diriger son crayon, assis sur un ponton. Son truc : les monstres, ici appelés génies. Il aime faire des croquis de ces génies, dont les caractéristiques rappellent celles des Barbapapa et de cousin machin réunies.
Oui mais voilà, comme tous les ados artistes, Ash va se faire enquiquiner par d’autres ados qui vont abîmer son carnet de dessins. Les pages vont se disperser et, alors qu’il suivra l’une d’elle jusque dans un vieux phare, un événement surnaturel surviendra : un génie prendra vie pour le guider vers son destin ! Il mettra la main sur un pinceau magique avec lequel il va pouvoir dessiner sur les murs, des décors et/ou d’autres génies, dans le but de redonner vie à cette ville.
PRÊTE-MOI TA PLUME
Concrètement, l’histoire vous amènera dans différentes zones de la ville, chacune divisée en quartiers. A votre arrivée, tout est sombre, poisseux et lugubre. Votre première mission sera donc d’illuminer des guirlandes d’ampoules (et ouais mon gars). Pour cela vous utiliserez votre pinceau magique, la guirlande s’allumera entièrement selon le taux de remplissage du mur et du nombre de croquis différents utilisés. Autant vous prévenir de suite, Concrete Genie n’est pas un simulateur de dessin, ni ne ressemble à Paint, si vous pensiez être libre de dessiner ce que vous vouliez comme vous le vouliez et beh vous allez être déçu… et en plus ça utilise le détecteur de mouvement de la manette !
A la vue d’un endroit coloriable, on ouvre le menu des croquis, on sélectionne celui qui nous plaît, puis on choisit l’endroit où on veut le mettre. On peut seulement jouer sur la grandeur et l’orientation de dessins prédéfinis. Ce sont un peu comme des autocollants que l’on dispose et qui se matérialisent en 2D avec quelques effets en bonus pour les animer.
Mais d’où viennent ces croquis, me demanderez-vous ? Et bien ce sont les pages de votre carnet qui, une fois retrouvées, vous permettront de diversifier vos créations. Point de panique, elles ne sont pas difficiles à trouver et vous ne serez jamais bloqué par manque de croquis demandés.
Bref, une fois toutes les ampoules d’un lieu allumées, on passe au suivant et ainsi de suite jusqu’à compléter le quartier. Cela va généralement déclencher la possibilité de quitter ce quartier pour un autre. Oui mais voilà, certains obstacles vous en empêcheront et, pour vous aider à les franchir, vous aurez besoin des génies. Par exemple certains murs sont imprégnés d’une substance ténébreuse épaisse qu’il faut enlever avant de pouvoir peindre et les génies possèdent la super peinture qui vous y aidera. Rassurez-vous des endroits prévus spécialement pour que vous puissiez créer des génies se trouvent un peu partout.
De même que pour les décors, les différentes parties de leur corps sont des morceaux de dessins préfabriqués, à vous de choisir les éléments que vous souhaitez assembler. Les génies sont de différentes couleurs et chacune correspond à une compétence (rouge : brûler, jaune : faire de l’électricité, bleu : la capacité à déplacer des objets par le souffle…). Ces compétences vous seront utiles pour résoudre les « énigmes » qui vous seront proposées. Pas de véritables puzzles, mais une réflexion sur l’environnement qui vous entoure. En effet, les génies ne peuvent se déplacer que sur des plans 2D qui se juxtaposent. Il faudra donc faire en sorte de les emmener sur des lieux d’interaction ou obstacles en tenant compte de cela.
De plus, pour qu’ils consentent à vous aider, il faudra les contenter en les alimentant de dessins. Il vous feront souvent des demandes de croquis spécifiques, exaucez leurs souhaits et c’est entourés de petits cœurs qu’il vous donneront un coup de main. Mention spéciale d’ailleurs pour leurs animations qui sont très choupies et les rendent vraiment vivants.
Il est à noter que même si la boucle de gameplay est assez simpliste, l’avancement de la trame principale se fait de manière fluide. Les rebondissements scénaristiques, les cut scènes et RTC permettent de bien rythmer l’aventure sans que le joueur ne s’ennuie trop longtemps. La dernière partie du jeu proposera d’ailleurs un gameplay différent, qui s’inclue dans la trame narrative et qui va donner ce coup de peps qui fera que finir le jeu deviendra une envie plus qu’une corvée. Un jeu court, certes, mais qui, s’il avait été plus long, plus étiré, en aurait certainement souffert.
MONSTRES & CIE
Une fois la trame principale finie (ce qui vous demandera environ 6h), vous pourrez prolonger l’aventure de différentes façons. D’abord en récupérant tous les collectables du jeu pour compléter entièrement votre carnet. Un autre moyen consiste à trouver des panneaux d’affichage qui représentent un dessin que vous devrez reproduire à l’identique. Il y a également le mode libre qui vous permet de vous re-balader dans les zones visitées et de peindre à votre guise. Enfin, un mode VR est présent mais n’ayant pas le matériel je ne peux pas vous en parler. Tout ça ne représente pas non plus une extension de dingue mais ces options ont au moins le mérite d’exister.
Concrete Genie
TOUT MIGNON
Pour enrober tout ça, il est à noter que l’ambiance globale du titre est cohérente et soignée. Au départ, les zones de jeu paraissent vides et elles le sont d’ailleurs. Mais à force de colorier partout, il est assez amusant de voir ce que cela devient. Point fort du jeu : les cut scenes et RTC, pourtant j’étais sûr qu’elles seraient bancales mais en fait pas du tout. La qualité est très satisfaisante, avec des effets de caméra et de mise en scène bien pensés. Cela permet même de redonner un peu de vigueur au titre lorsque l’on en déclenche.
Côté son, l’OST sait à la fois rester en retrait et se mettre en évidence quand il le faut, et accompagnera agréablement votre avancée. Les effets sonores et ceux liés aux génies sont de bonne qualité et participent à l’immersion et à la mise en vie des ruelles. A noter que le doublage VF est plutôt de bonne qualité également.
ASH-MENT BIEN
Honnêtement j’ai lancé ce jeu car je ne savais pas quoi lancer d’autre. A mon étonnement, j’ai découvert une aventure charmante, prenante et amusante. Le concept même de pouvoir dessiner ses génies et de les voir vivants sur les murs est génial. Bien sûr, on aurait voulu pouvoir plus avoir la main sur le dessin et la personnalisation mais peu importe. Pourvu qu’on lui laisse sa chance, ce jeu saura vous transporter le temps de quelques heures. Quel plaisir de voir ses créations jouer avec nous, interagir, nous aider à résoudre les puzzles.
Que l’on aime ou pas l’histoire ou la boucle de gameplay, le fait d’avoir eu cette idée et d’être arrivé à en faire un JV restera dans les mémoires, et si ce n’est pas dans la vôtre, elle le restera dans la mienne assurément !