*Test réalisé à partir de la version PS4
- La beauté de l'environnement du jeu et des personnages
- La psychologie des personnages
- L'atmosphère
- L'OST
- Le scénario "badass"
- Les séquences d'infiltration
- Le gameplay plutôt classique et assez répétitif
- La construction du scénario
- L'IA des ennemis parfois aléatoire
- Apprends à nager !
Sorti le 14/6/13 sur PS3 et le 30/7/14 sur PS4, The Last of us (TLOU) est un jeu d’action / aventure / survie développé par Naughty Dog, les auteurs d’Uncharted. Salué par la critique comme étant un « chef-d’œuvre » de la Playstation, voici ce que l’on en a pensé…
Y'A QUELQU'UN ?
Dans un monde post-apocalyptique en réorganisation, Joel, le héros, doit tout faire pour sauver Ellie, jeune orpheline qui se retrouve à sa charge. Les deux personnages principaux lutteront contre les infectés, victimes d’une pandémie due à un champignon zombifiant, contre l’armée et les nombreux gangs qui sévissent un peu partout. Le scénario est découpé en saisons (printemps, été, etc.), elles-mêmes séparées par de longues ellipses. Plus en profondeur Naughty Dog nous raconte à la fois les liens qui se noueront entre Ellie et Joel et jusqu’où ils seront prêts à aller pour se sauver l’un l’autre.
VITRINE GRAPHIQUE
Les habitués d’Uncharted ne seront pas surpris, le jeu est véritablement très beau. Les personnages sont vraiment bien modélisés et animés. Leurs expressions sont très humaines et leur rajoutent de la profondeur. L’environnement est également magnifique et participe vraiment au plaisir de découvrir de nouvelles maps et de les parcourir. La version remastered de la PS4 nous offre un meilleur frame rate, des textures plus fines et est en full HD. De quoi nous régaler les yeux encore plus.
La bande son et les bruitages sont du même acabit et concourent également à créer cet univers particulier fait de liberté, d’espace, d’oppression et de stress.
Un petit bémol récurrent aux jeux d’aujourd’hui, la bonne idée des dialogues pendant l’exploration est gâchée par la spatialisation du son. Si tu veux en connaître plus sur les personnages et le background du jeu, il faut rester tout prêt du personnage qui parle. En somme pour suivre les dialogues qui se lancent pendant l’exploration il faut arrêter d’explorer.
Last of Us
GAMEPLAY FRILEUX
Une vue objective, des armes variées et customisables, de nombreux gadgets et autres pièges et un personnage améliorable mais rien de révolutionnaire dans le gameplay. Trois phases classiques. Explorer pour ne pas être à cours de munitions, trouver des ingrédients et résoudre les mini-énigmes que nous proposent les obstacles qui se dressent devant nous. S’infiltrer ou tuer en silence quand les ennemis sont trop nombreux ou trop forts. Et se servir d’armes plus bruyantes quand on veut et qu’on peut faire un peu de ménage.
Le level design des environnements vastes est assez soignés pour qu’on prenne beaucoup de plaisir à les explorer (surtout que la qualité graphique du jeu est irréprochable). L’univers graphique et la configuration des maps sont variés. Les cachettes des objets, des ennemis ou pour soi-même sont bien trouvées. On ne peut pas dire la même chose des énigmes de déplacement (traverser le vide, faire passer une rivière à Ellie qui ne sait pas nager, etc.), au bout de quelques heures de jeu on les trouve vite répétitives.
Les phases d’infiltration ont été mes moments préférées. Notons bien qu’il n’y a aucune obligation à l’infiltration ou au gun-fight pour traverser une zone peuplée d’ennemis. Mais après être mort cinq ou six fois pour avoir dégainé trop vite, on se dit que le silence est peut-être notre meilleure arme. D’autant que les ennemis, eux, font un sacré boucan et que Joel est doué d’une ouïe particulièrement efficace. On pourra, donc, se servir de sa « vision » auditive pour localiser les ennemis, les attirer loin de nous en lançant une bouteille et les contourner discrétos. Mais si on a des scrupules à en laisser de vivants derrière nous, un étranglement bien placé, un coup de surin ou une flèche d’arc peuvent rester très silencieux tout en étant très efficaces.
C’est ce mélange entre le fight et l’infiltration qui m’a particulièrement plu. Une petite flèche lointaine, une autre dans la foulée, on change de cachette, on contourne les salauds qui veulent nous faire la peau, un bel étranglement, on en finit un autre aux poings et le dernier d’une cartouche de pompe. On est un chasseur, on combat pour sa vie. Mais le plus souvent ça part en cacahuète ou la configuration du terrain ne nous aide pas à nous infiltrer alors ça devient bam bam, poum poum. On survit et puis le bâtiment d’après pam pam, sur le toit boum boum… Je pourrais toujours m’infiltrer me direz-vous, mais c’est lent et parfois franchement plus difficile, alors la plupart du temps, sauf quand il y a trop d’ennemis ou que ceux-ci sont trop puissants et nous one-shoot dès qu’ils nous touchent, c’est pan pan et c’est boum boum. Contre des ennemis qui trois fois sur quatre sont de parfaits inconnus. Les infectés j’ai aucun scrupule à les buter mais les humains j’aimerais bien savoir pourquoi on doit se battre contre eux.
CONTENU SUPPLÉMENTAIRE & ONLINE
Bon j’ai pas testé le mode en ligne (une arène 4v4) alors je peux pas vous en parler en fait. Par contre je peux vous parler du dlc « Left Behind » auquel j’ai joué, et qui est inclus dans la version « remastered ». On y incarne Ellie cette fois, dans un flashback avant sa rencontre avec Joel et pendant une ellipse du jeu de base durant laquelle Joel est blessé et Ellie responsable de lui. Plein de choses plutôt sympas, notamment des mini-jeux assez drôles, qui nous feraient même aimer la fin du monde. On y a le droit de tout casser, et en même temps quel bonheur de trouver encore un manège qui marche. Après s’être autant attaché à Ellie, ça fonctionne bien et on s’identifie très facilement à elle et au bonheur qu’elle a à prendre des risques pour continuer à s’amuser dans ce monde si hostile. Un petit bémol par contre sur la révélation faite quant à ce personnage, vous verrez ce que vous en penserez mais j’ai trouvé ça inutile pour ma part.
AU FINAL C’ÉTAIT COOL !
Je vais être assez critique ici mais entendez moi bien, c’est pour contrebalancer les qualificatifs de chef-d’œuvre associés à ce jeu. Ça reste un très bon titre qui vaut le coup d’y passe une vingtaine d’heures. Plusieurs points pour moi pêchent un peu. Commençons par le gameplay. Les phases d’exploration et de survie se combinent mal, je trouve, avec celles de fight ou d’infiltration. Je m’explique, je dois trouver du ravitaillement pour survivre (balles et ingrédients), je fouille partout. J’ai ce qu’il me faut je passe dans une autre salle, et là pop d’ennemis devant… et derrière, mais j’ai cleané cette zone et tout ce qu’il y a derrière elle ! On se fout de moi. Vous voyez ce que je veux dire ? En mode survie, je veux aller partout, faire bien attention à tout, laisser le moins de place possible à la surprise. Mais le jeu quand il s’agit de combat ne respecte pas les règles classiques de la survie. Ça m’a frustré. Voilà c’est dit.
Pour ce qui est du scénario. La partie la plus directe de celui-ci (pourquoi est-ce que je dois traverser cette zone ? qu’est-ce qui m’attend au bout ?) est souvent bidon. « Allons au pont doit y avoir des alliés là bas » … « Ah bah non en fait allons jusqu’à la tour » … « Ah bah non y’a personne » //ellipse de plusieurs mois// « Ah tiens des alliés ». Je me suis battu pour trouver des secours et des amis, denrée franchement rare dans ce monde, et on m’enlève ce plaisir, c’est pendant l’ellipse que tout s’est passé…
Plus en profondeur, je vous disais plus haut qu’un des enjeux du scénario de ce jeu était de savoir jusqu’où Joel (et donc le joueur) est prêt à aller pour sauver Ellie. Mais il n’y a aucune notion de choix dans le jeu. Je ne veux comme d’habitude pas spoiler ici, mais disons simplement que même si j’étais d’accord avec ce que le jeu m’obligeait à faire à la fin du titre, je l’étais beaucoup moins avec la façon de le faire. Quand je compare ça aux nombreux jeux qui nous offrent la possibilité de créer une histoire et un personnage qui nous ressemblent, je me suis véritablement senti contraint par la fin de Last of us, et j’ai pas aimé ça.
Par contre la relation entre Ellie et Joel, je l’ai vraiment trouvé très belle et touchante, c’est un gros gros point fort du jeu.